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Wingil
12 juillet 2011

Chapitre III

Chapitre III fini ... et ne ressemble absolument pas aux précédents chapitres 3, comme pour les I et II x) !

De même, si vous voyez des fautes ou si vous avez des suggestions pour l'améliorer, hésitez pas ...

 

Vous pouvez télécharger les chapitres à cette adresse en pdf (via canalblog) avec le chapitre I et II dedans :

Wingil - Tous les chapitres

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CHAPITRE III

 

Un homme et un petit garçon marchaient à travers la Torëmorna depuis plusieurs heures déjà. L’enfant était trop épuisé pour continuer à avancer mais ils ne comptaient pas s’arrêter. Le géant le souleva donc pour le mettre sur ses épaules, à presque deux mètres du sol. La chevelure blonde et le corps frêle du garçon ressortaient d’autant plus que l’homme était musclé et que sa crinière était rousse, presque rouge. Il avait plusieurs cicatrices sur ses avant-bras dénudés, ainsi qu’une balafre sur son œil droit qui ne l’empêchait pourtant pas d’y voir. Le colosse ne portait pas d’armure, seulement de simples vêtements en lin tailladés par endroits. Une épée courte et une dague luisaient à sa ceinture, et différents couteaux à lancer étaient cachés dans les replis de ses vêtements. Mais le plus impressionnant était l’épée attachée dans son dos et recouverte de bandages. Une épée immense, presqu’aussi grande que l’humain, et dont il ne semblait pas sentir le poids. Son pommeau effleurait les vêtements un peu déchirés du garçonnet qui, lui, ne cachait aucune arme.

Ils continuaient d’avancer, sans un mot. Le géant jetait souvent de rapides coups d’œil derrière eux et sur les côtés, essayant sans succès de percer les ténèbres de l’épaisse forêt. Il espérait qu’aucune des créatures du bois - et surtout pas les elfes noirs à la si mauvaise réputation - n’avaient remarqués leurs présences. Ils comptaient sur la couverture des arbres pour passer inaperçus. Ils délaissaient donc les chemins tracés dans la forêt, même s’il leur était plus difficile d’avancer à travers les végétaux épais et enlacés les uns dans les autres. La forêt était trop sombre pour qu’un humain puisse différencier les ombres mais ils avançaient sans lumière. C’est sans aucun doute à cause de ça qu’ils ne voyaient pas des silhouettes les suivre à distance. Elles s’arrêtaient quand le géant jetait un coup œil de leur côté et repartaient dès qu’il portait son regard ailleurs. Elles les avaient déjà presque encerclées et hésitaient à les attaquer par surprise, ou à encercler leurs proies au risque d’être découvertes.

L’homme s’arrêta un instant, l’enfant toujours sur ses épaules et la main posée sur l’une de ses jambes pour l’empêcher de tomber. Les ombres exploitèrent ce moment d’inattention et fondirent sur eux. Le géant se ressaisit à temps pour éviter la première lame, puis la deuxième et en profita pour sortir son épée courte du fourreau. Il put ainsi parer à temps l’attaque de la troisième silhouette et en profita pour lancer sa dague dans la quatrième silhouette qui arrivait par derrière, la tuant sur le coup. Le petit garçon se retenait comme il le pouvait à son cou. Il du néanmoins encaisser le coup de la cinquième lame qui entailla son flanc droit sur plusieurs centimètres. Ses habiles esquives lui avaient néanmoins permis de s’éloigner de quelques pas de leurs agresseurs.

Il en profita pour détailler leurs habits. Les quatre hommes encore debout étaient vêtus de vêtements noirs uniformes ainsi que d’une cape dont l’avant leur permettait de cacher le bas de leurs visages. Ils se fondaient parfaitement dans la sombre forêt si ce n’est qu’ils arboraient un blason de deux disques blancs, l’un entouré par le corps d’un dragon et l’autre - plus petit - par sa queue.

 

« Vous en avez pas marre ? » dit le colosse, agacé.

 

Pour toute réponse les soldats se regroupèrent, observant avec attention la main libre du grand homme qui saisissait doucement trois couteaux à lancer. L’humain, portant toujours son petit compagnon, reculait lorsque les attaquants avançaient lentement vers eux. Bientôt, il fut stoppé dans le dos par un arbre, et eut le réflexe heureux de regarder en l’air : un sixième soldat y était caché, comptant sur les autres pour rapprocher la cible de sa cachette et fondre sur elle. Le géant eu le réflexe de saisir la silhouette par le col tandis qu’elle sautait de l’arbre, évitant que la dague destinée à l’enfant n’atteigne sa cible. Il en profita pour planter son premier couteau dans la gorge de l’assaillant. Il n’en fallu pas plus aux autres pour profiter de l’occasion et courir vers leurs proies. Le premier reçu en guise de bienvenue le corps de son compagnon agonisant, ce qui le stoppa net et le cloua au sol. Le second, déconcentré un moment par le sort de son camarade, fut aveuglé par un autre lancé de couteau. Les deux autres attaquants, ayant sans doute plus d’expérience, ne furent pas distraits et abattirent leurs sabres. Les deux coups furent stoppés, l’un par l’épée courte, l’autre par le dernier couteau, mais ils avaient eux aussi plus d’une arme. Une dague se planta dans les côtes du grand homme. Ce dernier abaissa son coude sur la nuque de celui qui venait de le blesser, l’assommant d’un coup sec et évitant une blessure trop profonde. Puis il se dégagea de l’autre assaillant d’un coup d’épée.

Ils n’étaient déjà plus que deux adversaires à être en état de combattre, l’autre s’étant dégagé du corps. Et ils commençaient à sérieusement douter sur leurs chances de l’emporter … Soudain, ils tournèrent le dos à leurs proies et s’enfuirent dans la forêt. Le géant ne tarda pas à réagir et envoya son dernier couteau dans la nuque de l’un puis lança son épée courte dans le dos de l’autre. Il fit descendre le petit garçon de ses épaules et s’avança vers celui qui avait reçu son épée, toujours vivant bien qu’il ait du mal à respirer. Il l’arracha puis acheva son adversaire en lui plantant l’épée dans le cœur et en fit autant pour les autres. Il ramassa ses couteaux et sa dague, essuyant leurs lames dans les habits noirs des agresseurs, puis retourna auprès du garçon qui avait préféré détourner son regard.

 

« Tu es blessé.

- Je sais, mais les blessures ne sont pas profondes, elles guériront sans problème. »

 

Devant la moue de son protégé, l’homme préféra réaliser deux bandages de fortune et lui dit que les blessures ne saignaient déjà plus - ce qui n’était pas tout à fait exact. Le petit garçon n’eu pas le temps de s’en assurer que son compagnon le saisit et l’installa sur ses épaules pour continuer leur marche.

 

***

 

Non loin de là, un spectateur avait assisté au combat, son sabre dégainé et près à y prendre part. Il s’était cependant ravisé en voyant la facilité avec laquelle l’humain avait esquivé les attaques. Et il en profita pour admirer ses mouvements. Que des humains pénètrent la Torëmorna était une chose rare depuis que la guerre avait débutée il y a quelques années, mais qu’ils se massacrent entre eux était l’était bien plus car il était bien plus patriote que n’importe quel elfe.

Le drow se glissa vers le lieu du combat maintenant terminé et examina les vêtements des assaillants. Il trouva le dragon aux disques, blason qu’il connaissait très bien puisqu’il s’agissait de celui de l’armée humaine.

 

« Eh bien, eh bien, voilà quelque chose de curieux » dit-il pour lui-même.

 

Les deux compagnons avaient éveillés son intérêt. L’armée avait jusqu’alors évité de pénétrer dans la forêt qui était bien trop dangereuse et impraticable. Les humains étaient d’ailleurs certains que cette dernière était vivante et prête à se refermer sur eux s’ils tentaient de passer au travers. Mais si des assassins s’étaient déplacés pour les éliminer, c’est qu’ils devaient avoir une quelconque valeur aux yeux du Roi.

Bien plus discret que les silhouettes précédentes, et ayant l’avantage de connaître parfaitement le terrain, le drow suivit en silence les deux compagnons. Il se fondit dans les ténèbres, ses cheveux ébènes - chose rare chez un drow - cachant ses yeux rouges sang qui luisaient de temps en temps parmi les arbres.

 

***

 

L’épaisseur de la voûte des arbres empêchait la lumière de passer, interdisant tout repère. Depuis le combat, quelques heures avaient déjà passées et le géant commençait à ressentir la fatigue. Il essaya de capter un rayon de soleil pour deviner l’heure de la journée mais bientôt il abandonna et chercha un endroit où s’installer. Il trouva un arbre dont les racines formaient un creux rempli de mousse à l’image d’un fauteuil. Il prit l’enfant dans ses bras et s’installa après avoir détaché la lourde épée de son dos, puis l’assit sur ses genoux. Dès qu’il pu, le garçon d’une dizaine d’années regarda les blessures dont le sang avait imbibé les bandages et une petite partie des vêtements, puis pinça le nez au géant pour lui avoir menti sur son état. Fatigué d’avoir tant marché et combattu, il préféra ne pas répondre et c’est en détournant le regard pour éviter une dispute qu’il aperçu des yeux rouges qui les fixaient intensément à travers la pénombre des arbres. Comme par réflexe, il prit un de ses couteaux et s’apprêta à le lancer. Il fut gêné dans ses mouvements par l’enfant. Le drow en profita pour sortir de sa cachette en croisant ses mains vides sur son torse, les mettant en évidence pour indiquer que ses intentions n’étaient pas malveillantes. L’humain le remarqua et abaissa son arme. Il préféra quand même le garder en main et il plongea ses yeux verts dans ceux de l’intrus. Ce fut l’elfe qui brisa le silence.

 

« Des humains dans la Torëmorna, c’est rare.

- On ne fait que passer.

- Et combattre. Je vous ai vu affronter des soldats du Roi, j’ai été impressionné. Surtout en m‘apercevant que vous étiez humains, d’habitude c’est les autres races qu’ils veulent massacrer.

- …

- Et vous allez où comme ça ?

- On compte simplement traverser la forêt pour atteindre Undumë.

- Ah … et vous comptez passer la chaîne de montagnes comment ? Par le col ? Vu vos habits, vous mourrez de froid avant d’arriver à les franchir. Et si vous essayez les tunnels des nains, même avec beaucoup de chance, vous ne passerez jamais les postes de garde. Un géant parmi les nains, ça se remarque ! »

 

L’humain garda le silence, préférant ne pas répondre à la dernière pique de l’elfe. Ailin, tel était le nom du drow, compris qu’il ne pourrait rien en tirer de plus. Il observa le géant. De toute évidence, l’homme n’était pas à bout de force, mais fatigué, si bien qu’il pouvait quand même exploiter la situation. Le géant quant à lui s’aperçu un peu tard que la bouche du drow bougeait. Il murmurait quelque chose. Les elfes étaient connus pour être de grands magiciens et c’est en voulant se lever qu’il comprit qu’il ne pouvait plus bouger.

 

« C’est un sort très pratique et très simple, dit l’elfe en souriant. Je ne pense pas que ça aurait fonctionné si tu étais en pleine forme, mais en te voyant blessé et fatigué, je me suis dit que ça pouvait marcher. Et j’ai eu raison !

- Que … ? »

 

L’elfe ne laissa pas à l’humain le temps de finir sa question.

 

« Le sort va obliger ton corps à obéir à mes ordres. Et ce que j’aimerai c’est que vous m’accompagniez, tout les deux. Reprend donc l’enfant sur tes épaules ainsi que ton épée, et suivez-moi. »

 

Sans leur laisser le temps de répondre, l’elfe se mit à marcher. Le géant, ne contrôlant pas ses actions, saisit l’enfant et l’installa à nouveau sur ses épaules. Ses mains attachèrent l’épée dans son dos puis ses jambes se mirent en mouvement toutes seules. Il suivit l’elfe, maudissant le moment d’inattention qui avait permis au drow de lancer discrètement son ensorcellement.

 

Fin du chapitre III

Chapitre IV

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